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Pantagruel

De François Rabelais

Conception Olivier Martin-Salvan

Mise en scène Benjamin Lazar

Puisant son inspiration dans des sources populaires, François Rabelais a créé une galerie de personnages qui nous hantent encore (Gargantua, Pantagruel, Panurge…), en même temps qu’il a totalement bouleversé la langue française, source et océan à la fois, inspirant tous les écrivains qui l’ont suivi, de Molière à Valère Novarina, en passant par Victor Hugo. Ou bien suscitant des réactions de rejet devant tant de liberté à faire emprunter de si courts chemins entre le bas et le haut, des besoins du corps aux productions de l’esprit, jusqu’à ne plus savoir où est quoi.

Lire Pantagruel aujourd’hui, c’est donc effectuer un retour aux sources de notre langage et de notre imaginaire, où l’on sentirait en même temps le souffle moderne, expérimental, de l’esprit humaniste qui l’a conçu. La langue de François Rabelais, à la fois savante et charnelle, appelle le théâtre : les archaïsmes de vocabulaire et de construction se clarifient lors de la lecture à voix haute et deviennent même des appuis de jeu quand ils sont mis au service de la construction des personnages et des situations. Elle ne nous met pas à distance, mais crée l’événement, révèle et déploie la singularité d’une pensée et d’une époque. S’il reste parfois un peu de flou, c’est, comme dans une photographie, pour mieux faire ressortir la figure.

« Je conseillerais d’examiner s’il ne vaut pas mieux mener une vie de miel grâce à la folie que de chercher, comme on dit, la poutre pour se pendre ? »

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Érasme, Éloge de la Folie

Olivier Martin-Salvan Pantagruel Rabelais
Olivier Martin-Salvan Pantagruel Rabelais
Olivier Martin-Salvan Pantagruel Rabelais
Olivier Martin-Salvan Pantagruel Rabelais

Pantagurel – Extraits

VIII. / Comment Pantagruel, estant à Paris, receut lettres de son père Gargantua, et la copie d’icelles

« quant à la congnoissance des faictz de nature, je veulx que tu t’y adonne curieusement : qu’il n’y ait mer, riviere, ny fontaine, dont tu ne congnoisse les poissons ; tous les oyseaulx de l’air, tous les arbres, arbustes, et fructices des foretz, toutes les herbes de la terre, tous les metaulx cachez au ventre des abysmes, les pierreries de tout Orient et Midy, rien ne te soit incongneu. »

QUART LIVRE. CHAP XVIII. / Comment Pantagruel evada une forte tempête en mer

« Soudain la mer commença à s’enfler et tumulter du bas abysme, les fortes vagues batre les flans de nos vaisseaulx, le Maistral accompagné d’un cole effrené, de noires Gruppades, de terribles Sions, de mortelles bourrasques, siffler à travers nos antemnes. Le ciel tonner du hault, fouldroyer, esclairer, pluvoir, gresler, l’air perdre sa transparence, devenir opacque, tenebreux et obscurcy, si que aultre lumiere ne nous apparaissoit que des fouldres, esclaires, et infractions des flambantes nuées : les categides, thielles, lelapes et presteres enflamber tout au tour de nous par les psoloentes, arges, elicies, et aultres ejaculations etherées, […] . Croyez que ce nous sembloit être l’antique Cahos on quel estoient feu, air, mer, terre, tous les elemens en refractaire confusion. »

« Par ma foy j’ay belle paour. Bou bou, bou bous bous. C’est faict de moy. Je me conchie de male raige de paour. Bou bou, bou bou. Otto to to to to ti. Otto to to to to ti. Bou bou bou, ou ou ou bou bou bous bous. Je naye. Je naye. Je meurs. Bonnes gens je naye. »

« Dans un espace sombre, vêtu comme un ogre de légende, et a travers une parole truculente, archaïque, voire océanique – qui suffirait déjà a faire spectacle et musique -, Olivier Martin-Salvan nous entraîne aux côtés de Pantagruel et de Panurge dans de formidables aventures Jusqu’à réchauffer, entre autres, ces insensées paroles gelées rêvées par Rabelais. La représentation aussi, bigrement, réchauffe. »

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Fabienne Pascaud, Télérama

Olivier Martin-Salvan Pantagruel Rabelais
Olivier Martin-Salvan Pantagruel Rabelais
Olivier Martin-Salvan Pantagruel Rabelais

« Magnifiée par les éclairages de Pierre Peyronnet (sans oublier cet accessoire inusuel au théâtre qu’est une lampe frontale) la mise en scène est tout entière au service du jeu de cet acteur rare nommé Olivier Martin-Salvan. À croire que Rabelais a enfin trouvé un Pantagruel à la hauteur de sa folie douce. »

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Philippe Noisette, Les Échos

Distribution

Conception artistique et adaptation Benjamin Lazar et Olivier Martin-Salvan
Mise en scène Benjamin Lazar
Collaboration à la mise en scène Amélie Enon
Comédien Olivier Martin-Salvan
Musiciens Benjamin Bédouin (Cornets et flûtes) et Miguel Henry (Luth et guitare)
Composition et direction musicale David Colosio
Recherche dramaturgique Mathilde Hennegrave
Lumières Pierre Peyronnet
Scénographie Adeline Caron assistée de Sylvie Bouguennec
Costumes Adeline Caron et Julia Brochier assistées de Margaux Sardin
Régie générale et lumières Fabrice Guilbert
Régie son François-Xavier Robert
Administration de production / diffusion Colomba Ambroselli

Production Tsen productions
Coproduction Théâtre de Cornouaille – Scène nationale de Quimper (coproduction et résidence), CDDB Théâtre de Lorient – Centre dramatique national (coproduction et résidence), L’Incroyable compagnie, Théâtre National Populaire de Villeurbanne, Théâtre des 13 vents – Centre dramatique national Languedoc-Roussillon Montpellier, le Quartz – Scène nationale de Brest, Théâtre du Château d’Eu
Avec le soutien de la DRAC Ile-de-France (aide à la création) et la SPEDIDAM
En partenariat avec Les Tréteaux de France – Centre Dramatique National, le Théâtre national de l’Opéra Comique, l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet et le Théâtre de l’Incrédule
Remerciements Mireille Huchon, Emilie Nicot et Akiko Veaux

Crédit photo ©Nathaniel Baruch

Pantagruel

Dates de représentation

Entre 2013 et 2015 : 129 représentations – 49 900 spectateurs

Revue de presse

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